Quel est l’impact du changement climatique sur le Whisky ?
Quel est l’impact du changement climatique sur le Whisky ?

Le Jour de la Terre a lieu samedi 22 avril au États-Unis, avec pour but de sensibiliser aux menaces actuelles envers la planète et ses ressources naturelles. Cette journée représente une bonne opportunité de s’interroger sur l’impact du changement climatique sur le whisky. J’ai fait quelques recherches sur les trois éléments naturels essentiels à notre boisson préférée, ainsi que sur quelques noms célèbres qui ont commencé à agir afin de s’assurer que nous en ayons toujours dans les années à venir.
 

1. L’eau

L’eau est l’élément vital de toute distillerie, le composant qui se mélange à la levure et à l’orge broyé dans le liquide fermenté– le wash – qui va ensuite devenir un spiritueux après distillation. Il ne s’agit pas d’une coïncidence si la célèbre région "Speyside" a installé ses distilleries le long de la troisième plus longue rivière d’Europe : la Spey. Il est important de se rendre compte de la quantité d’eau que l’on consomme, de la façon dont les entreprises traitent nos rivières et autres étendues d’eau, et même de l’impact du traitement des déchets (les décharges géantes contribuent à la pollution des rivières et ruisseaux). Talisker  a pris conscience de cela et fait un effort notable afin de ne pas utiliser plus d’eau douce de l’Île de Skye que nécessaire. La distillerie utilise plutôt de l’eau de mer, tout à fait convenable comme liquide de refroidissement lors du processus de production.

2. L’orge

L’orge est le produit qui est généralement importé jusqu’aux distilleries depuis des champs lointains et utilisé comme ingrédient clé du whisky. Certaines exploitations le produisent de manière plus responsable que d’autres, mettant un point d’honneur à réutiliser leurs déchets, minimiser les quantités et réduire le niveau de pesticides. Glenfarclas  n’est qu’une des nombreuses distilleries qui disposent intelligemment de leur orge en le retournant à l’écosystème (après avoir été moulu, broyé et fermenté) en fournissant aux agriculteurs de la nourriture pour bétail, connue sous le nom de ‘draff’ – équilibrant, dans un sens, leur empreinte environnementale. D’autres (tels que Kilchoman) vont même plus loin et produisent une partie de leur orge sur place, permettant ainsi un meilleur contrôle des quantités et une réduction des émissions de carbone dues au transport d’orge sur de longues distances.

3. Le bois

Le dernier produit que nous confère Mère Nature est le bois (à travers les arbres), qui contribue à donner au spiritueux incolore sa couleur, sa complexité, son arôme et son charme. Glenmorangie  a bien compris les dangers d’une gestion forestière et d’une politique du bois irresponsable, et a été jusqu’à acheter une grande zone forestière dans les Montagnes d’Ozark au Missouri (d’où le bois est tiré) pour son whisky Astar. Cela leur a permis de surveiller attentivement la chaîne logistique de la plantation, la récolte, l’utilisation pour le bourbon, jusqu’au transport final en Écosse, où le vieillissement de l’Astar commence. C’est un bon exemple de distillerie ayant commencé à agir pour la protection des ressources naturelles utilisées lors de la distillation de whisky.