Top 11 des questions sur le whisky
1) D’où vient le mot whisky?
La première mention écrite du whisky dans l’histoire date de 1494, à travers une note se référant à la production d’eau-de-vie dans un document officiel de l’ « Exchequer's Roll » sur laquelle serait mentionné : « 8 bolls of malt to Friar John Cor, by order of the King to make aqua vitae » et témoignerait d’une présence déjà bien ancrée du spiritueux dès le 15ème siècle !
Connu sous le terme « uisce beatha » en gaélique irlandais, signifiant eau de vie… Il deviendra au fil du temps uisce, fuisce, uiskie, whiskie, puis enfin whisky.
2) Quelle céréale pour le whisky ?
Tout dépend du type de whisky ! Et oui, comme beaucoup de choses qui entourent l’univers du whisky, il y a souvent beaucoup de nuances et de cas particuliers.
En règle générale, on utilise de l’orge ayant subie un processus de maltage (lire : notre article quant au processus de fabrication du whisky si vous souhaitez en savoir plus), c’est le cas tout du moins pour le single malt, comme imposé par la législation qui entoure par exemple le Scotch Whisky.
Aux États-Unis, les producteurs de Bourbon eux utilisent au moins 51% de maïs dans la composition de leur whiskey.
En réalité, on peut faire du whisk(e)y avec presque tout type de céréales : seigle, maïs, blé, orge, avoine… Ou encore quinoa ! La distillerie américaine Dry Fly utilise même une céréale hybride appelée Triticale. Le whisky n’est autre qu’une eau-de-vie de céréales fermentée et vieillie en fût – Mais si par exemple tous les bourbons sont des whiskeys, tous les whiskeys ne sont pas des bourbons…
Attention donc à la législation correspondant aux différentes appellations !
3) Quelle est la différence entre le whisky et le whiskey ?
S’il existe une différence orthographique, avec ou sans « e », il ne s’agit en réalité que d’une question géographique et de tradition. Aux États-Unis et en Irlande, on parle de whiskey, alors que dans tout le reste du monde on parlera de whisky. C’est comme ça, c’est pas forcément utile, mais c’est comme ça ! Cela reste en tout cas bon à savoir si vous souhaitez maintenir de bonnes relations avec votre grand-oncle dublinois ou ne pas froisser votre collègue texan.
4) Qu’est-ce qu’un scotch ?
Comme son nom l’indique, Scottish… Scotch ! Le Scotch est l’appellation qui désigne le whisky écossais. Mais attention, afin de se voir octroyer l’appellation « Scotch Whisky », le spiritueux doit répondre à plusieurs critères : être élaboré en Ecosse évidemment, mais également être embouteillé à 40° minimum, avoir vieilli pendant 3 ans minimum en fût de chêne. Le Scotch single malt est élaboré à partir de 100% d’orge maltée dans un alambic de type Pot Still. Le whisky de grain est produit à partir d'un mélange de céréales : orge, mais et blé.
5) Pourquoi les Irlandais appellent-ils leur whiskey traditionnel pure pot still ?
En effet, vous pouvez souvent lire sur certains de vos whiskeys irlandais préférés les mentions « Pure Pot Still » ou « Single Pot Still ». Mais qu’est-ce que ça signifie ? Il s’agit tout simplement d’un whiskey élaboré à partir d’un mélange d’orge maltée et d’orge non maltée.
Les Single Pot Stills possèdent souvent des notes épicées caractéristiques du style, et étaient jusque là une spécificité irlandaise mais c’est sans compter sur la nouvelle vague de distilleries artisanales qui commencent doucement à s’emparer du style. On devrait donc bientôt voir apparaître des Single Pot Still écossais ! Il ne s’agit pas d’une appellation géographique protégée comme le terme « Scotch Whisky ».
6) Un whisky très foncé est-il toujours un whisky âgé ?
Voici une idée reçue qui perdure… Et pourtant ! En réalité, au sortir de l’alambic, le whisky est complètement transparent (oui, comme une vodka) et sa couleur provient de son vieillissement en fût. Donc certes, un whisky foncé signifie qu’il a passé du temps en barrique… Mais là où ça se complique dans l’équation, c’est que l’influence du bois sur la coloration du whisky dépend du type de fût utilisé et pas nécessairement du temps passé en fût. Un whisky qui aurait vieilli pendant 3 ans dans un fût ayant contenu auparavant du Xérès, du Porto ou autre vin rouge sera bien plus foncé qu’un whisky vieilli pendant 10 ans en fût de chêne classique. Comme beaucoup de choses quand il s’agit de whisky, la réponse est dans le bois !
Malheureusement cette croyance populaire de foncé = âgé = meilleur reste très ancrée dans l’imaginaire collectif, et pousse certains producteurs à ajouter du colorant caramel (E150a) au moment de l’embouteillage de leurs whiskies afin de foncer artificiellement leur jus… Pour pallier cette pratique, on ne peut que vous conseiller de bien lire les étiquettes de vos bouteilles et privilégier celles qui portent la mention « uncoloured » ou « natural colour ».
7) Un whisky plus vieux est-il forcément meilleur ?
Encore une de ces idées reçues auxquelles nous aimons bien tordre le cou ! Commençons par le commencement : « mauvais », « bon », « moins bon », « meilleur » sont des jugements très personnels, propres à chacun et donc éminemment subjectifs.
D’ailleurs, ça pourrait même parfois être le contraire… Le trop peut réellement s’avérer être l’ennemi du bien quand on parle whisky. Pas assez de temps en fût et votre whisky manquera certainement de complexité, de finesse aromatique et de richesse (c’est d’ailleurs aussi une raison qui oblige juridiquement les producteurs à laisser vieillir leur whisky au minimum 3 ans afin de pouvoir y apposer l’appellation « whisky » en Europe)… Mais quelques années, voire quelques mois de trop et ça peut également être la catastrophe : trop sulfuré, plus du tout équilibré ou parfois même passé en dessous du seuil des 40° (plus les années passent, plus la teneur en alcool s’amenuit)… Bref, c’est aussi une des raisons pour lesquelles le métier de Maître de Chai existe, trouver le timing d’embouteillage parfait !
Cette idée qui voudrait que le whisky plus âgé soit meilleur vient également de son prix souvent plus élevé. Mais le prix ne fait pas nécessairement la qualité et un prix élevé peut s’expliquer par différents facteurs qui entrent en compte : plus âgé, le whisky aura coûté beaucoup plus cher à la distillerie en frais de stockage, de fonctionnement, de taxes… Et certainement aussi en termes de packaging ! ;)
Mais notre principal conseil afin de répondre à cette question : goûtez !
8) Quand l’âge n’est pas indiqué sur la bouteille, est-ce mauvais signe?
Pas du tout, depuis quelques années on voit apparaître une nouvelle vague de whiskies qualifiés de « NAS » pour « No Age Statement », des whiskies « sans mention d’âge » donc.
Ces NAS permettent aux distilleries de mieux gérer leur stock tout en ayant une plus grande liberté de création d’un point de vue aromatique. La législation en vigueur oblige un producteur à afficher l’âge du plus jeune whisky entrant dans la composition de son whisky sur l’étiquette.
Si par exemple, le Master Distiller de la distillerie X décide d’ajouter 1% de whisky de 5 ans à sa création composée de 99% de whisky de 15 ans afin d’apporter un petit twist de vivacité à son produit final, il devra vendre son whisky en tant que 5 ans d’âge. Le consommateur sera donc – malheureusement – moins enclin à acheter le whisky de 5 ans que celui de 15 ans, car même si nous savons que l’âge et la qualité sont deux choses distinctes, le consommateur lambda lui reste cantonner à cette image.
En se libérant des carcans de la mention d’âge, et en la remplaçant par des noms souvent mystiques et inspirants, les distilleries ont ainsi réussi à mieux gérer leur stock et à transformer le marché.
Alors, ne fuyez pas les NAS, ils sont souvent jeunes, parfois moins jeunes, mais leur beauté réside dans leur mystère et certaines références sont aujourd’hui de véritables références en termes de qualité : Aberlour A’Bunadh en est un exemple incontestable.
9) Un whisky de 12 ans, as-t-il vieilli uniquement 2 ans de plus que le 10 ans ?
Tout dépend du type de whisky, si votre 10 ans et votre 12 ans comportent la mention « single cask » dans ce cas là oui. S’il s’agit d’un single malt ou d’un blended whisky, alors c’est un peu plus compliqué que ça !
Pour des raisons de gestion des stocks, de cohérence, de volume et de recherche aromatique, un single malt est en réalité un savant mariage de plusieurs fûts de whisky de malt provenant d’une seule et même distillerie. Le Master Distiller a peut-être par exemple décidé d’assembler un fût âgé de 10 ans, un de 15, un de 18 et un de 21 ans dans sa recherche d’un certain profil aromatique ; et juridiquement, c’est le whisky le plus jeune entrant dans la composition qui donne son âge sur l’étiquette du whisky embouteillé. Dans ce cas-là, malgré l’ajout de whisky de 21 ans, la distillerie devra vendre son whisky en tant que 10 ans d’âge.
C’est exactement le même principe pour le blended whisky, à la différence qu’il s’agit de whisky de malt et de whisky de grain provenant de différentes distilleries.
10) Quelles différences entre un ex fût de bourbon et un ex fut de sherry ?
On dit souvent que plus de 80% des arômes d’un whisky viennent du fût dans lequel il a vieilli – le choix du fût utilisé est donc primordial, car différents critères vont venir influencer le spiritueux : la taille, la forme, le nombre de remplissages mais aussi et surtout le type de liquide qu’il a contenu auparavant.
Les fûts les plus largement utilisés en Europe sont les ex-fût de Bourbon, qui vont venir apporter un caractère boisé, mielleux ou encore vanillé à votre whisky – mais cette prolifération de fûts de Bourbon n’est pas non plus due au hasard : aux Etats-Unis, la loi impose aux producteurs de Bourbon l’utilisation de fûts de chêne neuf, et une fois utilisés, les distilleries américaines ne peuvent les reremplir si elles souhaitent garder l’appellation « Bourbon ». Ils sont donc envoyés aux distilleries du monde entier, dont une grande partie en Europe, qui n’ont pas la même contrainte législative. Voilà un bon moyen de recycler ! Il s’agit de toute évidence des fûts les plus courants car les plus faciles d’accès et les moins onéreux. Leur contenance est de 280 litres.
Les fûts de sherry (Xérès) eux, aussi appelés Sherry Butts, sont bien plus gros et bien plus coûteux ! Ils apportent au whisky de gourmands arômes de fruits secs, des notes pâtissières et parfois même chocolatées. Ils sont très prisés des distilleries qui pratiquent le « finish », ou la « finition », c’est-à-dire un vieillissement secondaire afin d’apporter à leur whisky une dimension aromatique supplémentaire, une richesse, une certaine complexité. Ce vieillissement secondaire peut durer de quelques semaines à plusieurs mois.
11) Un Single Malt est-il meilleur qu'un Blend ?
Cette question est en général vite mise de côté grâce à une dégustation à l’aveugle, un exercice que l’on vous encourage vivement à tester !
Vous vous souvenez de ce qu’on disait quant aux « NAS », ces whiskies sans mention d’âge ? Et bien bis repetita, puisqu’un bon whisky c’est avant tout un whisky équilibré, expressif et complexe, pouvoir assembler différents fûts aux caractéristiques différentes d’un point de vue gustatif va permettre au Master Blender d’arriver à un profil aromatique souhaité, à la manière d’un orfèvre des goûts. Il est en réalité bien plus complexe de créer un blend que d’embouteiller un single cask !
D’ailleurs, même les single malts sont des assemblages de différents fûts, provenant d’une seule et unique distillerie certes, mais le but reste le même : créer une recette qui sera à la fois bonne et duplicable. Si votre Laphroaig 10 a le même goût que vous l’achetiez en France ou en Australie, c’est bien grâce à ce processus d’assemblage ! Et pourtant, vous l’aimez votre Laphroaig 10 non ? Alors apprenez à aimer les blends, ils sauront à coup sûr vous surprendre !
La première mention écrite du whisky dans l’histoire date de 1494, à travers une note se référant à la production d’eau-de-vie dans un document officiel de l’ « Exchequer's Roll » sur laquelle serait mentionné : « 8 bolls of malt to Friar John Cor, by order of the King to make aqua vitae » et témoignerait d’une présence déjà bien ancrée du spiritueux dès le 15ème siècle !
Connu sous le terme « uisce beatha » en gaélique irlandais, signifiant eau de vie… Il deviendra au fil du temps uisce, fuisce, uiskie, whiskie, puis enfin whisky.
2) Quelle céréale pour le whisky ?
Tout dépend du type de whisky ! Et oui, comme beaucoup de choses qui entourent l’univers du whisky, il y a souvent beaucoup de nuances et de cas particuliers.
En règle générale, on utilise de l’orge ayant subie un processus de maltage (lire : notre article quant au processus de fabrication du whisky si vous souhaitez en savoir plus), c’est le cas tout du moins pour le single malt, comme imposé par la législation qui entoure par exemple le Scotch Whisky.
Aux États-Unis, les producteurs de Bourbon eux utilisent au moins 51% de maïs dans la composition de leur whiskey.
En réalité, on peut faire du whisk(e)y avec presque tout type de céréales : seigle, maïs, blé, orge, avoine… Ou encore quinoa ! La distillerie américaine Dry Fly utilise même une céréale hybride appelée Triticale. Le whisky n’est autre qu’une eau-de-vie de céréales fermentée et vieillie en fût – Mais si par exemple tous les bourbons sont des whiskeys, tous les whiskeys ne sont pas des bourbons…
Attention donc à la législation correspondant aux différentes appellations !
3) Quelle est la différence entre le whisky et le whiskey ?
S’il existe une différence orthographique, avec ou sans « e », il ne s’agit en réalité que d’une question géographique et de tradition. Aux États-Unis et en Irlande, on parle de whiskey, alors que dans tout le reste du monde on parlera de whisky. C’est comme ça, c’est pas forcément utile, mais c’est comme ça ! Cela reste en tout cas bon à savoir si vous souhaitez maintenir de bonnes relations avec votre grand-oncle dublinois ou ne pas froisser votre collègue texan.
4) Qu’est-ce qu’un scotch ?
Comme son nom l’indique, Scottish… Scotch ! Le Scotch est l’appellation qui désigne le whisky écossais. Mais attention, afin de se voir octroyer l’appellation « Scotch Whisky », le spiritueux doit répondre à plusieurs critères : être élaboré en Ecosse évidemment, mais également être embouteillé à 40° minimum, avoir vieilli pendant 3 ans minimum en fût de chêne. Le Scotch single malt est élaboré à partir de 100% d’orge maltée dans un alambic de type Pot Still. Le whisky de grain est produit à partir d'un mélange de céréales : orge, mais et blé.
5) Pourquoi les Irlandais appellent-ils leur whiskey traditionnel pure pot still ?
En effet, vous pouvez souvent lire sur certains de vos whiskeys irlandais préférés les mentions « Pure Pot Still » ou « Single Pot Still ». Mais qu’est-ce que ça signifie ? Il s’agit tout simplement d’un whiskey élaboré à partir d’un mélange d’orge maltée et d’orge non maltée.
Les Single Pot Stills possèdent souvent des notes épicées caractéristiques du style, et étaient jusque là une spécificité irlandaise mais c’est sans compter sur la nouvelle vague de distilleries artisanales qui commencent doucement à s’emparer du style. On devrait donc bientôt voir apparaître des Single Pot Still écossais ! Il ne s’agit pas d’une appellation géographique protégée comme le terme « Scotch Whisky ».
6) Un whisky très foncé est-il toujours un whisky âgé ?
Voici une idée reçue qui perdure… Et pourtant ! En réalité, au sortir de l’alambic, le whisky est complètement transparent (oui, comme une vodka) et sa couleur provient de son vieillissement en fût. Donc certes, un whisky foncé signifie qu’il a passé du temps en barrique… Mais là où ça se complique dans l’équation, c’est que l’influence du bois sur la coloration du whisky dépend du type de fût utilisé et pas nécessairement du temps passé en fût. Un whisky qui aurait vieilli pendant 3 ans dans un fût ayant contenu auparavant du Xérès, du Porto ou autre vin rouge sera bien plus foncé qu’un whisky vieilli pendant 10 ans en fût de chêne classique. Comme beaucoup de choses quand il s’agit de whisky, la réponse est dans le bois !
Malheureusement cette croyance populaire de foncé = âgé = meilleur reste très ancrée dans l’imaginaire collectif, et pousse certains producteurs à ajouter du colorant caramel (E150a) au moment de l’embouteillage de leurs whiskies afin de foncer artificiellement leur jus… Pour pallier cette pratique, on ne peut que vous conseiller de bien lire les étiquettes de vos bouteilles et privilégier celles qui portent la mention « uncoloured » ou « natural colour ».
7) Un whisky plus vieux est-il forcément meilleur ?
Encore une de ces idées reçues auxquelles nous aimons bien tordre le cou ! Commençons par le commencement : « mauvais », « bon », « moins bon », « meilleur » sont des jugements très personnels, propres à chacun et donc éminemment subjectifs.
D’ailleurs, ça pourrait même parfois être le contraire… Le trop peut réellement s’avérer être l’ennemi du bien quand on parle whisky. Pas assez de temps en fût et votre whisky manquera certainement de complexité, de finesse aromatique et de richesse (c’est d’ailleurs aussi une raison qui oblige juridiquement les producteurs à laisser vieillir leur whisky au minimum 3 ans afin de pouvoir y apposer l’appellation « whisky » en Europe)… Mais quelques années, voire quelques mois de trop et ça peut également être la catastrophe : trop sulfuré, plus du tout équilibré ou parfois même passé en dessous du seuil des 40° (plus les années passent, plus la teneur en alcool s’amenuit)… Bref, c’est aussi une des raisons pour lesquelles le métier de Maître de Chai existe, trouver le timing d’embouteillage parfait !
Cette idée qui voudrait que le whisky plus âgé soit meilleur vient également de son prix souvent plus élevé. Mais le prix ne fait pas nécessairement la qualité et un prix élevé peut s’expliquer par différents facteurs qui entrent en compte : plus âgé, le whisky aura coûté beaucoup plus cher à la distillerie en frais de stockage, de fonctionnement, de taxes… Et certainement aussi en termes de packaging ! ;)
Mais notre principal conseil afin de répondre à cette question : goûtez !
8) Quand l’âge n’est pas indiqué sur la bouteille, est-ce mauvais signe?
Pas du tout, depuis quelques années on voit apparaître une nouvelle vague de whiskies qualifiés de « NAS » pour « No Age Statement », des whiskies « sans mention d’âge » donc.
Ces NAS permettent aux distilleries de mieux gérer leur stock tout en ayant une plus grande liberté de création d’un point de vue aromatique. La législation en vigueur oblige un producteur à afficher l’âge du plus jeune whisky entrant dans la composition de son whisky sur l’étiquette.
Si par exemple, le Master Distiller de la distillerie X décide d’ajouter 1% de whisky de 5 ans à sa création composée de 99% de whisky de 15 ans afin d’apporter un petit twist de vivacité à son produit final, il devra vendre son whisky en tant que 5 ans d’âge. Le consommateur sera donc – malheureusement – moins enclin à acheter le whisky de 5 ans que celui de 15 ans, car même si nous savons que l’âge et la qualité sont deux choses distinctes, le consommateur lambda lui reste cantonner à cette image.
En se libérant des carcans de la mention d’âge, et en la remplaçant par des noms souvent mystiques et inspirants, les distilleries ont ainsi réussi à mieux gérer leur stock et à transformer le marché.
Alors, ne fuyez pas les NAS, ils sont souvent jeunes, parfois moins jeunes, mais leur beauté réside dans leur mystère et certaines références sont aujourd’hui de véritables références en termes de qualité : Aberlour A’Bunadh en est un exemple incontestable.
9) Un whisky de 12 ans, as-t-il vieilli uniquement 2 ans de plus que le 10 ans ?
Tout dépend du type de whisky, si votre 10 ans et votre 12 ans comportent la mention « single cask » dans ce cas là oui. S’il s’agit d’un single malt ou d’un blended whisky, alors c’est un peu plus compliqué que ça !
Pour des raisons de gestion des stocks, de cohérence, de volume et de recherche aromatique, un single malt est en réalité un savant mariage de plusieurs fûts de whisky de malt provenant d’une seule et même distillerie. Le Master Distiller a peut-être par exemple décidé d’assembler un fût âgé de 10 ans, un de 15, un de 18 et un de 21 ans dans sa recherche d’un certain profil aromatique ; et juridiquement, c’est le whisky le plus jeune entrant dans la composition qui donne son âge sur l’étiquette du whisky embouteillé. Dans ce cas-là, malgré l’ajout de whisky de 21 ans, la distillerie devra vendre son whisky en tant que 10 ans d’âge.
C’est exactement le même principe pour le blended whisky, à la différence qu’il s’agit de whisky de malt et de whisky de grain provenant de différentes distilleries.
10) Quelles différences entre un ex fût de bourbon et un ex fut de sherry ?
On dit souvent que plus de 80% des arômes d’un whisky viennent du fût dans lequel il a vieilli – le choix du fût utilisé est donc primordial, car différents critères vont venir influencer le spiritueux : la taille, la forme, le nombre de remplissages mais aussi et surtout le type de liquide qu’il a contenu auparavant.
Les fûts les plus largement utilisés en Europe sont les ex-fût de Bourbon, qui vont venir apporter un caractère boisé, mielleux ou encore vanillé à votre whisky – mais cette prolifération de fûts de Bourbon n’est pas non plus due au hasard : aux Etats-Unis, la loi impose aux producteurs de Bourbon l’utilisation de fûts de chêne neuf, et une fois utilisés, les distilleries américaines ne peuvent les reremplir si elles souhaitent garder l’appellation « Bourbon ». Ils sont donc envoyés aux distilleries du monde entier, dont une grande partie en Europe, qui n’ont pas la même contrainte législative. Voilà un bon moyen de recycler ! Il s’agit de toute évidence des fûts les plus courants car les plus faciles d’accès et les moins onéreux. Leur contenance est de 280 litres.
Les fûts de sherry (Xérès) eux, aussi appelés Sherry Butts, sont bien plus gros et bien plus coûteux ! Ils apportent au whisky de gourmands arômes de fruits secs, des notes pâtissières et parfois même chocolatées. Ils sont très prisés des distilleries qui pratiquent le « finish », ou la « finition », c’est-à-dire un vieillissement secondaire afin d’apporter à leur whisky une dimension aromatique supplémentaire, une richesse, une certaine complexité. Ce vieillissement secondaire peut durer de quelques semaines à plusieurs mois.
11) Un Single Malt est-il meilleur qu'un Blend ?
Cette question est en général vite mise de côté grâce à une dégustation à l’aveugle, un exercice que l’on vous encourage vivement à tester !
Vous vous souvenez de ce qu’on disait quant aux « NAS », ces whiskies sans mention d’âge ? Et bien bis repetita, puisqu’un bon whisky c’est avant tout un whisky équilibré, expressif et complexe, pouvoir assembler différents fûts aux caractéristiques différentes d’un point de vue gustatif va permettre au Master Blender d’arriver à un profil aromatique souhaité, à la manière d’un orfèvre des goûts. Il est en réalité bien plus complexe de créer un blend que d’embouteiller un single cask !
D’ailleurs, même les single malts sont des assemblages de différents fûts, provenant d’une seule et unique distillerie certes, mais le but reste le même : créer une recette qui sera à la fois bonne et duplicable. Si votre Laphroaig 10 a le même goût que vous l’achetiez en France ou en Australie, c’est bien grâce à ce processus d’assemblage ! Et pourtant, vous l’aimez votre Laphroaig 10 non ? Alors apprenez à aimer les blends, ils sauront à coup sûr vous surprendre !
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