L’histoire de la distillerie Kilchoman en cinq étapes
L’histoire de la distillerie Kilchoman en cinq étapes

De nombreuses personnes rêvent de créer leur propre distillerie de whisky, mais la famille Wills s’est lancée et l’a fait, en créant Kilchoman sur Islay en 2005. George Wills nous a accueillis pour une dégustation de la gamme entière de Kilchoman. Il nous a raconté les cinq étapes clés qui résument les 12 ans d’histoire de la distillerie…
 
1. L’ambition

George nous explique que la raison pour laquelle Kilchoman existe, c’est que sa famille voulait « ramener le whisky à ses racines traditionnelles » et que la distillerie avait commencé comme tant d’autres sur Islay : petite exploitation, produisant un petit peu d’orge. Il affirme : « Lorsque nous sommes venus sur Islay, les gens pensaient que nous étions fous – personne n’avait construit de nouvelle distillerie là-bas en 120 ans – mais ça marche. Et nous avons été surpris d’être aussi chaleureusement accueillis par l’industrie, et tout particulièrement par les autres distilleries d’Islay. »
 
2. Le whisky

Le style de la maison Kilchoman est différent de la plupart des whiskies d’Islay. Il est tourbé à environ 15 ppm avec un caractère frais et possède une pointe d’agrumes. Il ajoute: «Les gens pensent à la tourbe comme à un feu de camp, au fait de mâcher de la cendre mais nous sommes plus à la recherche de saveurs plus légères, plus douces avec plus d’agrumes – c’est ce qui nous anime chez Kilchoman.»
 
3. Les difficultés

Comme la plupart des jeunes entreprises, Kilchoman a connu son lot d’embuches :
  • - Une chaudière qui explose (« nous en avons acheté une d’occasion – qui fait ce genre de chose ? »)
  • - Des ruptures de canalisations
  • - Un fût de Sherry pesant une demi-tonne qui est tombé d’un chariot élévateur cabossant un mur de l’entrepôt.
Il y a un accident qui en revanche aurait pu avoir des conséquences catastrophiques. Le père de George, Anthony, était parti à Édimbourg voir un match de rugby en laissant ses fils aux commandes. En son absence, plutôt que d’ajouter les sacs de charbon dans le feu un par un, les garçons ont décidé d’en jeter deux dedans avant de rentrer chez eux. Avant même de réaliser ce qu’il se passait, ils avaient les pompiers au téléphone : « Le toit du four était en feu et le four était détruit » nous raconte George, « mais il y avait une très bonne odeur ! »
 
4. Le jeune prétendant

Kilchoman a su surmonter un autre obstacle, puisqu’ils n’avaient pas de stocks de vieux whiskies à vendre et que chaque whisky commercialisé devait être distillé entièrement. George explique : «Au début, c’était une vraie galère de convaincre les gens de déguster un Kilchoman de trois ans d’âge. On essayait de vendre des whiskies sans mention d’âge ou très jeunes mais cela n’intéressait pas grand monde, maintenant on regarde autour de nous, et les autres sortent des whiskies plus jeunes. Les consommateurs sont désormais bien plus ouverts d’esprit vis-à-vis de ce qu’ils dégustent.»

5. Les petits pas
Kilchoman produit la même quantité de spiritueux en un an que son homologue d’Islay, Caol Ila, en produit en une semaine : approximativement 200 000 litres d’alcool, ce qui représente 20 tonneaux à bourbon par semaine (« 22 si c’est une bonne semaine »). Et l’expression favorite de George ? 100% Islay: « C’est celle qui me tient le plus à cœur. C’est tout ce qu’il y a de formidable à propos de Kilchoman – la fraicheur, la salinité, c’est comme être en bord de mer. »